lundi 23 août 2010

30 / 31 juillet – Maceió, Alagoas, Brésil


Ce qui me frappe à Maceió, c'est l'expression murale qui foisonne. Entre l'histoire de Zumbi racontée sur une fresque et les injonctions du MEPR, un groupuscule obscure que je ne connais pas. J'apprendrai plus tard qu'il s'agit du Movimento Estudantil Popular Revolucionário. « Não vota, revolução ». Ils parlent de la condition des paysans et de celle des étudiants bien sûr. Belles photos potentielles, belles plages aussi. Mais il pleut.


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Zumbi dos Palmares : Né vers 1655 , Zumbi est un esclave noir dont les parents se sont enfuis pour aller vivre dans le quilombo dos Palmares, un territoire autonome habité et dirigé par des esclaves marrons, des esclaves en fuite (c'est un peu une zone de résistance auto-gérée).


Ce quilombo, qui a donné naissance à ce qui est aujourd'hui une petite ville de l'Alagoas que l'on traverse pour joindre Recife et Aracaju, est un symbole de la résistance noire puisque ce fut la

révolte d'esclaves la plus longue de l'histoire, qui a tenu en échec les Hollandais et les Portugais pendant presque un siècle. En 1678, le gouverneur du Pernambouc (état auquel appartenait alors l'Alagoas) propose aux Marrons de se rendre en échange du pardon portugais, ce qui leur permettrait de reprendre leur vie d'esclave mais sans punition ni exécution. Ni une, ni deux, Zumbi, prend la tête d'une révolution qui durera 15 ans après avoir assassiné, selon les dires, un chef de guerre qui avait accepté de se rendre. Le courage, l'esprit stratège de Zumbi et les rumeurs sur les orixas qui l'habiteraient n'ont pas suffit à le sauver. Après un assaut ravageur des Portugais sur le quilombo, il est obligé de s'enfuir dans la jungle. Il y mourra au combat le 20 novembre 1695.

http://www.brasilcultura.com.br/cultura/consciencia-negra-2009/

Ce jour est devenu jour de la conscience noire au Brésil.


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Quelques affiches collées aux cabines téléphoniques et aux murs pour des buzios et des cartas. Toujours ces deux mots qui me suivent. Je remarque en arrivant en car, rua de Uruguai, une « congregação espirita ».


Je me suis sentie moins en sécurité qu'à Aracaju. Il y a plus de monde ici. Des favelas dans les hauteurs un peu vallonnées en allant vers la gare routière. Mais ce sentiment d'insécurité est plus dû à la femme qui est montée avec nous dans le taxi et qui a dit à Julie de cacher son appareil photo, nous a demandé l'air préoccupé comment nous allions nous en sortir sans connaître le centre puis nous a souhaité bonne chance en sortant du taxi. Mais il ne s'est rien passé. Je ne sais pas si c'est de la psychose qui règne au sein des classes moyennes ou si nous avons eu beaucoup de chance.



Photo de Julie, la Favela vue du pont qui mène à la Gare routière


Il faisait trop froid pour se baigner, un ciel couvert, beaucoup de vent. Promenade sur la plage, puis dans le centre. On monte en bus à la rodoviaria pour connaître les horaires pour Recife, le lendemain. On redescend à pied pendant un moment. On traverse un pont au dessus d'une favela. Julie fait quelques photos. Je ressemble à Alizée dans « Moi Lolita » et Diego se moque de mon côté de gauche.


« Une vie sans lutte sociale ne vaut pas la peine d'être vécue. »

« Si Clément me voyait dans la favela, il serait fier de moi. »


Il doit se douter qu'il y a une part de vrai là dedans, mais ça me va finalement. Et j'aimerais bien retrouver le côté engagé de Maceió à Aracaju. Et créer un CCRASS à l'UFS.


2 commentaires:

  1. et oui, à quand une internationale ccrasseuse? fanny!

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  2. Tout ceci est bien intéressant. J'espère que tu vas bien ! Patrick

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